Date: 20 JUN Prochain tour: 09.03.1998

ARÈNE LA VALLÉE DES BRUMES

LG-100 TOUR-100

PERFORMANCE DE CARRIERE		V	D	T	%
1	DEVELEY'S SLAYERS 36/478	10	4		71.4
	DEVELEY'S SLAYERS 60/601
	LES ALASTARIENS 61/649
2	LES CHAIRS A CANO 28/581	5	2		71.4
3	GOGNOLS DE L'AREN 35/565	9	4		69.2
	GOGNOLS DE L'ARENE 60/600
4	SAIGNEURS D'EDEN 13/468	38	18		67.9
5	AISA WEDO 61/637	72	36	1	66.7
	VAUDOU BOYS 34/447
6	GLAFOOGNERS 1/380	351	211	3	62.5
	I.M.F 13/586
	I.M.F 61/611
	LE PANTHEON 37/515
	LES SCHTROUMPFS 15/450
7	LES DESERTEURS 17/78	158	102	2	60.8
	LES DESERTEURS 60/608
8	QUE GUINZE! 60/627	9	6		60.0
9	TRANSE DE CRISTAL 37/554	61	46		57.0
	TRANSE DE CRISTAL 61/636
	TURTE 36/390
	TURTE 60/598
10	LES BOHEMIENNES 50/647	29	22		56.9
11	BANZAI 34/379	192	148	3	56.5
	BANZAI 60/594
	COULEUR 3 61/652
	ECHEC ET MAT 17/368
	GOTLIB & CO 28/399
	UN CERTAIN FLEUVE 36/477
12	BLACKSHADOW LORDS 7/183	288	225	5	56.1
	BLACKSHADOW LORDS 35/354
	BLACKSHADOW LORDS 61/645
	GLIBOPS MADMEN 11/31
13	DULCIFIONS! 61/632	14	11		56.0
	LES DRAGCOUINES 60/591
14	KAI LORDS 50/656	18	15		54.5
	SLIDERS 61/631
	ZODIAC KNIGHTS 60/605
15	BLESSES GRAVES 1/343	191	160		54.4
	LE NEUVIEME CERCLE 13/437
	LE NEUVIEME CERCLE 61/612
	MAIN-NOIRE 11/65
	MAIN-NOIRE 60/629
16	CROC-MONSTRES 34/391	37	31		54.4
	CROC-MONSTRES 60/625
	FUNERAL ROMANCE 1/538
	LADIES OF DAWN 37/514
	MAITRES DU METAL 34/374
17	ETHYLIC ECSTASY 37/307	156	135		53.6
	FLEURRS 1/367
	OGOTAI 28/542
	OGOTAI 60/638
18	ARCHIDEMONS 13/445	286	263	1	52.1
	LA PENTARCHIE 11/84
19	BACCHUS' LEGION 18/222	115	106	3	52.0
	COLORED UNDEAD 30/252
	DEPRAVATION 35/534
	DEPRAVATION 60/606
20	HELL'S ANGELS 24/214	109	101	2	51.9
	LES ARCHANGES 11/575
	LES ARCHANGES 13/46
	LES ARCHANGES 60/641
	LES ARCHANGES 61/648
21	LA PLEIADE 26/385	29	27		51.8
	LA PLEIADE 28/411
	LA PLEIADE 60/655
22	GURU MEDITATION 35/164	203	193	2	51.3
	LA GUILDE NOIRE 1/355
	LES GOBS 36/548
	LES GOBS 60/626
	LICENCE TO KILL 15/61
23	BATTLING SNAKES 17/106	65	62		51.2
	BATTLING SNAKES 60/657
24	DUNE 34/454	117	112	1	51.1
	KILL'EM ALL 1/487
	LYNCH 34/533
	LYNCH 61/644
	PARANOIA 15/527
	PARANOIA 60/623
25	JEUX DROLES 35/218	466	453	8	50.7
	JEUX DROLES 60/624
	KHANS DYR ATHON 37/253
	LES BONS BARDES 36/421
	LES HUNS CRUSTACES 15/103
	LES METALCHIMISTES 32/153
	LES RATS DIEUX 15/459
	WARLORDS 3/584
26	GROSBILLKILLERS 1/418	91	91		50.0
	GROSBILLKILLERS 12/102
	GROSBILLKILLERS 61/613
27	7 EME FACETTE 35/442	75	76		49.7
28	DEMONS & CO 35/412	87	89	1	49.4
29	AVENGERS OF GOD 14/519	273	292	5	48.3
	AVENGERS OF GOD 61/603
	KRYNN'S MEN 19/420
	MIDDLE EARTH 28/303
	TRASH TEAM 16/326
	TRASH TEAM 19/419
	WILD WORD 34/567
	WILD WORD 60/599
30	BLADES STORIES 37/366	76	83		47.8
	BLADES STORIES 40/291
	SCRIPTARIUM 1/574
31	AMES PERDUES 50/643	222	246	3	47.4
	LARMES FATALES 17/145
	LARMES FATALES 61/607
	POWERMONGERS 36/505
	POWERSLAVES 13/315
	POWERSLAVES 60/589
32	CRY HAVOC! 15/562	124	138		47.3
	CRY HAVOC! 27/359
	DIRE DEATH 14/463
	DIRE DEATH 18/308
	RESERVOIR DOGS 19/528
33	DARK WARRIORS 19/452	53	59		47.3
	DARK WARRIORS 60/590
34	EBOUEURS DU FLEUV 26/176	109	124	1	46.8
	JOYEUX TAUPIERS 19/231
	JOYEUX TAUPIERS 60/593
35	BLOODY CORPSES 61/654	28	32		46.7
	ESCAPED HISTORY 35/582
	KINGS OF METAL 36/502
36-	GUIGNOL SQUAD 37/294	469	547	9	46.2
	LE ZOO EN DELIRE 35/373
	PAMPERS TEAM 1/278
	SIBYKAS CONNECTION 13/348
37	L'ETOILE DU NORD 37/429	109	130	2	45.6
	SIBERIAN-TIGERS 16/317
38	LE NOM DE LA ROSE 60/630	10	12		45.5
	LES CHAROGN'HARDS 28/485
39	DRAGON SPIRIT 32/234	41	59	2	41.0
	FAERY LORDS 60/628
	LES AIGLES D'OR 28/541
	LES AIGLES D'OR 61/616
40	EVADES D'ALNA 14/536	59	87		40.4
	LIGHT OF LUNG 28/552
	THE WILD ONES 60/610
41	LES STROUMPFS 60/650	44	78	1	36.1
	SOCIETY 28/295
	SOCIETY 61/640
42	HP TOUCHES 14/476	32	58	1	35.6
	HP TOUCHES 61/615
43	DEAD CAN DANCE 61/633	13	26		33.3
	GWARS 34/364
	GWARS 60/609
44	LES JOYEUX HELVET 50/642	1	2		33.3
45-	LES 100 GLANDS 37/499	1	1		50.0
46	LA HORDE D'ARGENT 50/651	1	1		50.0
47-	OUTLAWS 60/653	0	1		0.0

GROS PLAN

U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD A genoux, chiens : Ceci est un communiqué du plus pouisant guerrier de l'Univers. UDERUS URUNGUS LE GARDIEN DIVIN VOUS SOUHAITE UN EXCELLENT TOUR 100 ...même si GWAR est en route et que vous n'êtes que des croûtes! Vous pouvez vous relever et reprendre une activité normale. U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD-U2GD Les Démons de Sadalmélik Sadalmélik revenait de l'entraînement à la lumière de la lune, Mizar l'ayant retenu pour travailler des mouvements qu'il n'aurait même pas imaginé pouvoir faire au début de sa carrière. Mais on ne peut pas éternellement perfectionner le coup de masse de haut en bas, et parfois éviter un coup adverse avait du bon, même si cela rendait plus compliquée l'attaque suivante. Il se sentait un peu seul depuis que son vieux compagnon Eltanin était parti avec le plus jeune Alcyone pour Nexus. Qui pourrait courir avec lui 10 fois autour des murailles de la Tour Blanche en portant 2 mauls ? Sûrement pas ce petit gringalet dont il avait entendu parler et qui allait venir de Bastion. A la limite il pourrait le porter sur son dos à la place d'un maul... Et pourquoi avaient-ils été choisis pour aller à Nexus et pas lui ? Certes, ils avaient un meilleur classement, mais pas de beaucoup. Et il avait vaincu dans sa jeunesse plusieurs gladiateurs aujourd'hui à Nexus. Plongé dans ses pensées amères, Sadalmélik ne remarqua pas qu'il était réellement seul dans la ruelle maintenant, et que seuls ses pas et les bruits métalliques de son armure résonnaient dans le silence. Son instinct le réveilla finalement. Quelque chose n'allait plus ce soir, et ce n'était pas juste les qualifications pour Nexus. Il était seul, et pourtant il y avait des bruits autour de lui, et une odeur étrange assaillait maintenant ses sens. _ "Quinze ans de mort, ça va coûter cher en intérêts..." Une torpeur le prit soudain, comme il n'en avait pas connu depuis ses débuts dans l'arène à Caléam, il y a déjà si longtemps. Il se retourna, mais ne trouva personne. Cette voix pourtant, il la reconnaissait. Mais ne pouvait pas l'associer à quelqu'un. "Maudit soit l'été !", s'exclama Sadalmélik alors qu'il se préparait à combattre un ennemi qu'il ne reconnaissait pas encore. Il avait en effet décidé, à cause de la chaleur et pour manier plus habilement son arme, de retirer une couche à sa légendaire armure. Un changement encouragé par Mizar, mais qu'il savait au fond de lui-même qu'il risquait de le mener à sa perte. - "Alors mon choux, on se découvre déjà ?" Cette nouvelle voix semblait horriblement déformée, comme un râle d'un mourant, et pourtant elle venait sans aucun doute de l'une des voix les plus douces que Sadalmélik ait entendu. Cette voix l'avait même troublé autrefois. C'était la Femme Fatale. Mais elle était morte, elle ne pouvait pas revenir. L'immortalité n'était réservé que pour les plus valeureux guerriers, ceux qui avaient été finalement admis à la Tour Blanche, et ce n'était pas son cas. Cherchant dans les ténèbres de la ruelle son interlocutrice, Sadalmélik repensa à cette fameuse immortalité qu'on lui avait promis. Ce n'était pas ce qu'il imaginait, ce n'était pas un don divin qui le ferait vivre éternellement dans sa jeunesse quelque soient ses blessures. C'était en fait une sorte de super- infirmerie, si la Dame Blanche revenait à temps. Ce qui arrivait toujours dans l'arène de la Tour Blanche, parce-que quelqu'un veillait. Mais il pouvait encore mourir, s'il s'éloignait trop de la Tour. Ou si on ne retrouvait pas son corps. Il la voyait enfin apparaître. Elle s'approchait. Sa silhouette ne faisait pas de doute, la Femme Fatale était revenue. Un rayon de lune se posa sur elle. Sadalmélik ne pu réprimer un mouvement maladroit alors qu'il verrouillait son heaume sur sa tête. Un rictus traversait le visage de la Femme Fatale, mais sa joue gauche était en lambeaux, et son torse se soulevant laissait apparaître une cage thoracique ouverte avec des côtes à nu. La mémoire du crieur de la place lui revenait. Des morts-vivants étaient apparus récemment, et tuaient tout sur leur passage. Sadalmélik n'y avait presque pas fait attention, tellement sûr que seule la Dame Blanche pouvait tromper la mort. Et pourtant, une mort- vivante était devant lui. _ "Cher, très cher, mais tu pourrais nous rejoindre pour payer..." Derrière lui se présentait maintenant l'homme dont il avait entendu la voix plus tôt. C'était le Marchand Avare, ou tout du moins ce qu'il en restait. Sa tête était déformée comme si un énorme rocher lui était tombé dessus, et son abdomen était enfoncé, comme sous un violent effet de maul. Son maul. Quand il l'avait rencontré à son quatrième combat à Caléam. Ce mort-vivant portait toujours son épieu et sa dague sertie de pierres précieuses, et avait pour seule arme de réserve une énorme bourse. _ "Tu nous as tant manqué", lança la Femme Fatale, "mais tu ne croyais tout de même pas que nos morts resteraient impunies éternellement ?" En fait Sadalmélik avait presque oublié ces accidents, mais ils hantaient parfois ses rêves. On lui avait bien dit : l'équipe des PNJs (ils se faisaient appeler les "Plus Nobles Justiciers" mais on entendait dans leur dos les "Pires Néanderthaliens Juvéniles"), ce n'est pas grave, ils n'ont pas vraiment d'entraîneur, et ne font jamais de vendetta. Peut-être... Jusqu'à ce qu'ils reviennent d'entre les morts. Et combien pouvaient revenir ? Ces deux-là n'étaient pas les seuls à être tombés dans la furie du combat. Il y en avait un autre, qu'il avait dû affronter plus tard. Un écho à l'armure de Sadalmélik se fit entendre du fond de la ruelle, se rapprochant rapidement alors que Sadalmélik se rendait compte qu'il n'avait sur lui que son marteau de réserve et qu'il avait laissé sa double épée runique à l'entraînement. _ "Tuer. Le tueur. De PNJs. Tuuueeeerrrrr" Une ombre monstrueuse approchait, et semblait un instant emplir tout la ruelle, faisant fuir le moindre reste de vie aux alentours. C'était le Golem d'Acier, dont seule l'armure pouvait être comparée à sa carrure. Une armure tellement tordue que l'on pouvait imaginer le monstre étouffer de toutes parts, prit au piège dans ce qui devait le protéger. Son gigantesque maul s'élevait, déjà brandi au-dessus de sa tête. Reculant prêt d'un mur pour ne pas avoir à se défendre contre les trois en même temps, cherchant du regard autre chose qui pourrait lui servir d'arme ou pour se protéger, Sadalmélik se concentrait maintenant sur les points faibles de ses adversaires. Un chiffre traversait son esprit, mais il ne pouvait penser aux chiffres maintenant. Il en allait de sa survie. La Femme Fatale se jeta soudain sur lui en hurlant. Sadalmélik lui envoya immédiatement un coup de marteau à la mâchoire qui fit voler en l'air la moitié de ses dents. Mais, mue par une force maléfique, elle n'arrêta pas son attaque et son épieu s'enfonça dans l'armure de Sadalmélik. Réprimant la douleur, Sadalmélik abattit son marteau sur l'épieu coincé dans son armure. Le bois vola en éclats, un morceau toujours accroché à son armure et l'autre dans la main de la mort- vivante. Le Marchand Avare s'était placé derrière lui pour une attaque sournoise. Il tenta d'atteindre de sa dague un interstice dans le heaume de Sadalmélik. Sadalmélik se retourna juste à temps pour éviter le coup, et profita de son élan pour lui asséner un coup de marteau à l'épaule. Les os craquèrent, mais restèrent attachés malgré une déformation évidente. Sadalmélik sentit quelque chose attraper sa main gantée, et vit la Femme Fatale tentant de le mordre pour lui faire lâcher son marteau. Mais elle avait déjà perdu tellement de dents qu'elle ne parvenait pas à percer le gantelet métallique. Sadalmélik attrapa les deux morceaux de bois restant de son épieu. Une douleur lancinante le frappa alors qu'il retirait celui coincé dans son armure : l'épieu s'était enfoncé plus profondément qu'il ne l'avait imaginé. Clairement, cette Femme Fatale avait une puissance décuplée par rapport à celle qu'il avait tué. Sans perdre de temps, il enfonça les deux bouts de l'épieu dans les yeux de la Femme Fatale, qui émis un hurlement d'horreur à glacer le sang. Bien que ses deux adversaires puissent subir des dégâts les handicapants, ils ne semblaient pas faiblir, à tel point que Sadalmélik commença à douter : pouvaient-ils mourir une seconde fois, ou son combat était-il perdu d'avance ? Libéré provisoirement de ses deux adversaires, Sadalmélik se reprit pour faire face au Golem d'Acier. Mais il vit arriver le maul trop tard. Le golem avait profité de la place laissée par la Femme Fatale et d'un moment d'hésitation pour propulser son maul de toutes ses forces vers Sadalmélik. Le maul envoya Sadalmélik s'écraser contre le mur. Sadalmélik ne put réprimer un cri de douleur. Il était presque tombé inconscient, et ne pouvait s'empêcher d'imaginer son corps brisé sous le choc. L'armure l'avait atténué, mais lui pressait maintenant ses blessures et lui coupait le souffle. Le voyant souffrir de la même façon que lui, le Golem d'Acier souriait maintenant, et préparait lentement son deuxième coup de maul. Sa puissance et la masse du maul aidant, il n'avait jamais besoin de frapper plus de deux fois. Sadalmélik cherchait désespérément une faille. L'armure du Golem était déjà toute cabossée, et rien ne prouvait que quelques bosses de plus pouvaient le mettre hors d'état de nuire. Le Golem d'Acier pouvait tranquillement préparer son coup, sachant qu'il pouvait encaisser plus que n'importe quel être vivant. Un détail retint pourtant l'attention de Sadalmélik : le Golem avait une petite tête, couverte de métal mais qui était probablement le seul point faible du monstre. Sadalmélik propulsa son marteau vers le Golem, mais fut brusquement aveuglé et lâcha son arme. Rongé par une haine allant au-delà de ses instincts, le Marchand Avare avait utilisé son arme secrète, de la poudre d'or qu'il avait jeté au visage de Sadalmélik. Sadalmélik n'avait plus le temps de réfléchir. Il sauta de côté, évitant de justesse le maul du Golem d'Acier qui fit voler en éclats le mur. Sentant sa dernière heure approcher, Sadalmélik se rappela une attaque peu orthodoxe qu'il n'aurait jamais cru pouvoir être utile. Le regard voilé, il parvint à attraper deux briques du mur brisé, sauta en l'air avec toute l'énergie qui lui restait, semblant l'espace d'un instant qu'il pouvait tromper l'apesanteur quelque soit son armure, et écrasa violemment les deux briques de chaque côté de la tête du Golem d'Acier. Les globes oculaires du golem furent projeté en l'air sous la pression alors que Sadalmélik s'exclama : "brique gauche, brique droite !". Sadalmélik s'étant totalement concentré sur son attaque, il retomba lourdement sur le sol, la douleur lancinante de ses blessures menaçant une nouvelle fois de lui faire perdre connaissance. Deux de ses adversaires étaient maintenant aveugles, et erraient à sa recherche dans la ruelle. Leurs blesseures à la tête ne les avaient pas rendu hors d'état de nuire. Le Marchand Avare, plutôt que de l'affronter directement, tentait maintenant d'attirer l'attention des deux autres vers lui. Trébuchant, Sadalmélik ramassa un tonneau qui traînait dans la ruelle et lui courut après. Le Marchand Avare tentait de se réfugier derrière le Golem d'Acier qui cherchait son maul à quatre pattes, mais Sadalmélik le rattrapa et lui enfonça le tonneau sur la tête, brisant le bois jusqu'à ce que le Marchand Avare se retrouve bloqué dedans. Sadalmélik détacha alors son heaume et l'écrasa sur la tête du Marchand Avare jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'une bouillie de sang noir dont des lambeaux restaient accrochés à son cou. Repérant le bruit, la Femme Fatale lança sa dague vers Sadalmélik avec une précision inhumaine. Elle l'atteint au visage, l'entaillant profondément. Sadalmélik saignait abondamment, mais la blessure n'était pas fatale. Regrettant d'avoir utilisé son armure de la sorte, Sadalmélik remit précipitamment son heaume, et acheva la Femme Fatale à coup de poings en brisant ses os de toutes parts. De bons gantelets du plus fin métal d'Alastari assuraient à Sadalmélik une puissance de frappe digne d'une épée, et il était impossible de traverser son armure sans utiliser une arme. S'éloignant du Golem, il reprit son souffle. Il avait perdu beaucoup de sang, et n'était pas sûr de pouvoir encore revenir seul chez lui. Il s'effondra lentement le long du mur, n'osant appeler à l'aide de peur d'attirer l'attention du Golem d'Acier, qui poussait encore des cris enragés en le cherchant. Sadalmélik avait enfin une seconde pour repenser à ce qui lui était arrivé ce soir. Et le chiffre lui revint à l'esprit. Quatre. C'était son palmarès de tués, et ils étaient tous des PNJs. Il n'en avait vaincu que trois ce soir. Comme répondant à ses angoisses, des pas assurés se firent entendre près de lui. Tournant la tête, n'arrivant plus à se relever, Sadalmélik perçu la silhouette du dernier démon de ses cauchemars. _ "Tu te croyais sauf, n'est-ce pas ? Enfin libéré, peut-être ? Quelle chance de se revoir, mon cher assassin." L'homme s'approchant avait le corps découpé par des plaies béantes, d'où semblait encore couler le sang. Mais sa posture était aussi précise qu'il semblait impossible qu'il se tienne encore debout. L'homme continua : _ "Quelle étrange coutume que de tuer un homme de l'arène en guise d'adieu à Caléam. Fut-il un monstre de l'Arène Noire. Mais tu admettras que mon âme est plus encore torturée aujourd'hui que lors de notre dernière rencontre, et pourtant je suis libre." Sadalmélik reconnaissait maintenant le Champion du Mal. Il avait patiemment attendu que les autres morts-vivants l'affaiblissent pour pouvoir le narguer en l'achevant. Sadalmélik se releva péniblement et tenta de s'éloigner tandis que le Champion du Mal se moquait de lui. Ne pouvant plus courir, il contourna une maison, cherchant désespérément une arme qui lui donnerait une chance ou un moyen de se cacher. Dans l'obscurité, Sadalmélik heurta un mur en plein milieu d'une ruelle. Un cri de rage s'échappa du mur, et Sadalmélik réalisa brusquement qu'il était tombé face au Golem d'Acier, qui avait retrouvé son maul et le brandissait au-dessus de lui. Le Golem ne pouvait plus voir, et pourtant Sadalmélik cru voir une étincelle de haine au plus profond de ses orbites béantes, comme s'il le regardait fixement. Sadalmélik se plaqua contre le mur à côté de lui, mais il était pris au piège entre le Golem d'Acier et le Champion du Mal, qui le suivait tranquillement. Plus rien ne pouvait le sauver désormais... Sauf peut- être, en se concentrant... Alors qu'un faible espoir venait à peine de germer en lui, Sadalmélik vit qu'il était trop tard pour faire quoi que ce soit : le Golem allait abattre son maul sur lui, et il n'avait plus la force de l'éviter. Un violent bruit métallique résonna dans la ruelle, et le maul du Golem d'Acier tomba lourdement au sol. Le Champion du Mal venait de lui trancher la main d'un coup d'épée longue. Il lança : _ "Il est à moi ! Je le torturerai pendant des années ! Toi tu n'aurais pas d'autre idée que de l'écraser tout de suite !" N'en revenant pas d'avoir gagné quelques secondes de plus pour vivre, Sadalmélik saisit son occasion et se concentra. Il appela son étoile, dont l'énergie était incommensurable même pour les plus puissantes créatures. Il avait appris durant ses années passées dans La Pléïade à faire venir à lui l'énergie de l'étoile, à la laisser presque entièrement passer pour ne pas être submergé, et à en canaliser une partie pour lui redonner de l'énergie. Se focalisant entièrement dessus, Sadalmélik tomba au sol tandis que le Golem d'Acier s'enfuyait et que le Champion du Mal éclatait de rire. _ "Maintenant, tu vas subir la vendetta. Celle des PNJs, à laquelle les tueurs ne peuvent échapper. Ne t'évanouis pas déjà !" L'énergie emplissait maintenant complètement Sadalmélik, mais aussi tentant que cela était il savait qu'il ne pouvait pas l'absorber. Il lui fallait attendre encore, et ne puiser qu'une ultime réserve qui lui servirait l'espace d'une seconde. Sentant finalement l'occasion se présenter, il emplit son corps d'une infime fraction de l'énergie le traversant, se jeta sur le maul du Golem d'Acier, et en un éclair l'abattit sur le crâne du Champion du Mal. Ce dernier n'eut pas le temps de comprendre ce qui se passait. Sa tête et son torse volèrent en éclats, projetant sur les murs de la ruelle des bouts d'os et un sang noir d'encre. Le secret de La Pléïade ne devait être divulgué à aucun prix, mais il n'y avait aucun témoin qui aurait pu assister à la scène. Les éventuels habitants des maisons alentours devaient être pétrifiés de peur en entendant les cris des morts-vivants, et ne se seraient pas risqués à jeter un oeil. Sadalmélik jeta le maul et se traîna vers un endroit plus vivant de la cité, où il pourrait enfin être soigné. Sa vie n'avait tenu qu'à un fil, et il devait remercier le Champion du Mal, défunt deux fois, d'avoir cherché jusqu'au bout à le faire souffrir. Il avait vaincu ses démons qui le poursuivaient depuis son départ de Caléam, avant la grande hibernation. Mais cela n'expliquait pas ce qui avait fait revenir à une demie-vie ces monstres. Nul doute qu'il s'agissait d'un monstre lui-même, mais autrement plus dangereux. Peut- être qu'il menaçait jusqu'à la paix d'Alastari. A ce jour, 10 de mes glads ont l'honneur et le plaisir (?) de fouler le sable de la Tour Blanche. Ils représentent 3 de mes équipes dont deux ne sont pas en activité actuellement. Seuls les Wild Ones pourraient voir le nombre de leurs représentants grossir avec l'arrivée de futurs promus. Les deux autres équipes, Evadés d'Alna et Light of lung devront attendre l'hypothétique création de nouvelles arènes (on peut toujours espérer). La moitié de mes glads est issue de la même équipe : cinq exactement, soit l'équivalent d'une équipe complète en Arène normale. Ce sont les EVADES D'ALNA qui sévissaient jadis à TOBIR, la plus belle cité d'Alastari (selon un sondage 100% tobirulien). On ne sait plus trop où se trouvait Alna et pourquoi des gladiateurs s'en étaient enfuis. D'ailleurs, il n'en fut fait allusion que lors du GP de présentation de l'équipe lors de son premier tour à Tobir donc inutile de s'appesantir trop là-dessus. Et pour être franc, il ne reste plus qu'un seul gladiateur de l'équipe d'origine. Les autres sont des pièces rapportées nées à Tobir et qui n'ont d'Evadés que le nom. Ce combattant de la première heure se nomme ZAEV OLIZAR. Quand on constate qu'il végète dans les tréfonds du classement et quand on considère que ses compagnons de cavale ont pour la plupart fini à l'Arène Noire, on a une bonne idée du niveau d'ensemble de l'équipe de base. Vinrent le rejoindre, après quelques recrutements infructueux, RHEA LOVELY, JETTERO HELLER, ROGODETER SNOWL et STAM STAVENGER. Ceux-ci relevèrent sensiblement le niveau. Ces cinq furent les héros, dans les colonnes de la gazette de Tobir, d'une saga héroïco-fantastique, "Les Aventuriers de l'ADM perdu", qui tint en haleine ses lecteurs pendant pas moins de 16 tours (sans compter le lamentable épisode plagiat signé Igwa). Voici un léger résumé de ces aventures trépidantes. L'entraîneur des EVADES D'ALNA (c'est-à-dire moi), lassé d'entendre parler d'un pays mystérieux nommé ADM et se demandant par quels miracles ses gladiateurs pourraient y atterrir, décida, entre deux bières, que ses protégés s'y rendraient... à pied. Selon lui, c'était la solution la plus rapide et la plus sûre. Ce fut le début d'un long périple parsemé d'embûches qui les mena d'abord à MORDANT, autre cité d'Alastari. Ils furent surpris par le nombre de gladiateurs qui s'y produisaient . Se renseignant dans les nombreuses auberges de la ville, ils ne recueillaient que mépris et moquerie quand ils demandaient : "SVP, pouvez-vous nous indiquer la direction de l'ADM, ce pays mystérieux ?" Ne devant compter que sur eux-mêmes, ils décidèrent de suivre les nombreux chariots transportant des gladiateurs à l'extérieur de la cité de Mordant. Arrivés devant un lieu fortifié où les chariots s'engouffraient, ils insistèrent lourdement auprès du garde de faction à l'entrée pour y être eux aussi admis, prétextant être tombés d'un véhicule, avoir perdu leurs convocations et qu'on les attendaient à bras ouverts dans ce qui ressemblait fort à l'ADM. Heureusement, le garde ne fit pas de zèle et leur asséna que, les fous, ils se trouvaient devant l'Arène Noire de Mordant et qu'ils feraient bien mieux de s'enfuir avant qu'il ne change d'avis. Des fous, oui, vraiment ! La tangente fut prise de belle manière et les conduisit vers la cité de DULLENS. Une halte y fut décidée, ce qui tombait bien car c'était la Fête de la Bière. Ils se désaltérèrent même s'ils étaient peu habitués à consommer de la bière fraîche de première qualité, leur préférence allant vers la 33 tiédasse. Seul Jettero Heller continuait ses recherches. On lui indiqua une personne accoudée à un comptoir et qui se nommait William Ashbless. Celui-ci lui expliqua que, n'importe quoi, on n'allait pas à ADM à pied mais qu'il fallait faire ses preuves sur le sable de l'arène, qu'ils feraient bien mieux de rentrer chez eux et que leur entraîneur était un sacré farceur. Barman, la même chose ! Non mais, sans blague ! Cet abruti m'a donné soif... Jettero estimait que, dans ces conditions, ils étaient bien mal barrés et que ce pays mystérieux le resterait bien longtemps. Ils prirent à contrecœur le chemin du retour, redoutant la réaction de leur entraîneur. Leurs craintes n'étaient pas fondées car il les attendait pour leur annoncer que, O miracle, l'un d'entre eux était désigné pour partir pour l'ADM, ce pays qui n'allait pas tarder à dévoiler une part de ses mystères. Jettero Heller fut le premier admis, partagé entre la joie et la crainte (due aussi au fait qu'il devait visiter l'Arène Noire avant de partir). Les autres suivirent assez rapidement. Ce fut la fin de cette saga héroïco-fantastique, au grand soulagement de ses lecteurs.(*) Le deuxième de mes glads devenus immortels fut LE WIDEMOS, membre des LIGHT OF LUNG, la toute première de mes équipes à avoir été créée. Longtemps le refuge d'un ramassis de clampins tous plus mal fichus les uns que les autres, cette équipe s'installa dans ce qui allait devenir MORYA Town. Les arènes de cette cité voyaient s'affronter visages pâles, emplumés et autres coyotes. Le Widémos, premier membre de l'équipe à pouvoir espérer faire une carrière honorable sur le sable prit néanmoins son temps et c'est affublé du sobriquet de "Old Timer" qu'il prit le titre de Shérif de Morya Town juste avant d'être promu. Il prit cependant le temps de pendre haut et court Le Prince-Bandit avant de céder son étoile. Arrivé à ADM, il constata qu'il y avait des Timer encore plus Old que lui (notamment un certain Sihamaitoh, qui du haut de ses 74 combats à l'époque, lui fit regretter, en guise de bienvenue, le confort douillet de sa chère Morya). Le deuxième représentant de cette équipe est le dénommé GROS POUPON qui doit sa place ici à un titre de VT. Sans cela, il serait toujours en stase avec ses anciens coéquipiers. Il obtint sa promotion in extremis, juste avant l'interruption, et n'a jamais combattu à la Vallée des Brumes. Il a fait ses premiers pas en arène avancée à la Tour Blanche et n'y brille pas particulièrement jusqu'à présent. Dernière équipe représentée, THE WILD ONES dont les trois élus ont été promus à partir d'Aradi/Bastion mais qui ont fait la plupart de leurs gammes dans la cité de ZUWAYZA. A l'image de l'équipe précédente, celle-ci accueillit longtemps en son sein nombre de guerriers mal bâtis avant que l'un d'eux n'émerge. Ce fut CANUTE qui, à l'instar du Widémos, ne se pressa guère avant d'obtenir le titre à Aradi/Bastion qui le propulsa vers la Tour Blanche. Il fut suivi par TITANIA et UMBRIEL. Ces trois là sont à même de relever le niveau d'ensemble de mes troupes et de maintenir plus ou moins en l'état un ratio bien mal en point. Voilà ! C'était une petite présentation sommaire de mes gars et filles de la Tour Blanche. Rien de bien transcendant, comme annoncé sur le forum, mais ça fait un peu de lecture. Vive la 100 ! Vive LG ! (Merci de vous mettre au garde-à-vous en lisant cette ligne.) djeff (*) Si Jettero n’avait pas été promu, il était prévu que mes cinq glads quittent Dullens pour Morya où ils auraient bien évidemment rencontré mes autres glads de cette cité qui se posaient le même genre de questions concernant l‘ADM. Peut-être auraient-ils aussi rencontré l’entraîneur de ces glads de Morya qui n’était autre que leur propre entraîneur... Surprise !!! Dommage ! Cela eut été cocasse... Nouveau promu à NEXUS, L'USURPATEUR n'a pas toujours été ce qu'il est devenu actuellement. Un de mes glads l'a rencontré à l'occasion d'un championnat alors qu'ils étaient jeunes débutants. On peut dire qu'il portait bien son nom, à l'époque. STARFY m'avait envoyé une note diplo me suppliant de ne jamais révéler à quiconque le déroulement de ce combat. Ce que je fis jusqu'alors. Hélas ! Je ne puis plus résister à la tentation et c'est fidèlement que je vous retranscris ici cet affrontement peu commun. Désolé, j'ai craqué... djeff L'USURPATEUR mesure 1m88 L'USURPATEUR est droitier L'USURPATEUR a choisi une armure de cuir rembourré et a un casque léger sur le crâne L'USURPATEUR attend le début du combat muni d'un maul L'USURPATEUR ... L'USURPATEUR n'a apparamment pas la force pour bien manier son arme L'USURPATEUR a l’air incapable de comprendre comment il doit manier son arme! L'USURPATEUR n'est pas assez adroit pour manier au mieux son arme LE WIDEMOS mesure 1m64 LE WIDEMOS est droitier LE WIDEMOS a choisi une armure de cuir rembourré et a recouvert sa tête d'un heaume LE WIDEMOS a opté pour la rapière LE WIDEMOS ... LE WIDEMOS est bien adapté à son arme LE WIDEMOS a sa rapière de réserve au cote. Le combat commence sous les encouragements des spectateurs. Dans les gradins, une voix s'élève 'L'USURPATEUR, pauvre idiot!' L'USURPATEUR s'élance sur son adversaire! L'USURPATEUR semble vouloir attraper les mouches! LE WIDEMOS grince, 'recommence un peu pour voir, chien!' Les supporters de L'USURPATEUR se taisent soudain. L'USURPATEUR ASSENE un coup de maul d'une puissance horriblement dévastatrice! LE WIDEMOS est touché aux PARTIES! L'USURPATEUR jure affreusement en voyant son maul se casser sous le choc. L'USURPATEUR gronde 'es-tu humain au moins?' L'USURPATEUR a le regard gagné par une expression ANGOISSEE!!! Les supporters de L'USURPATEUR se taisent soudain. LE WIDEMOS dit, 'rends-toi et je ne recommencerai plus!' L'USURPATEUR accuse le coup et a un sourire un peu crispé. L'USURPATEUR réalise soudain que son adversaire a pris le dessus du combat. L'USURPATEUR transpire a très grosses gouttes. L'USURPATEUR transpire a très grosses gouttes. L'USURPATEUR transpire a très grosses gouttes. L'USURPATEUR vacille quelques instants avant de s'affaler dans le sable. Dans les gradins une voix s'élève 'vas-y L'USURPATEUR, tu peux l'avoir!' L'USURPATEUR s'écrie, 'tu le regretteras amèrement, mon salaud!' L'USURPATEUR fait signe à l'arbitre qu'il n'est plus en état de combattre! LE WIDEMOS a vaincu son adversaire! LE WIDEMOS dit 'meme ma petite soeur combat mieux que cela.' Les spectateurs s'esclaffent en montrant L'USURPATEUR du doigt. La foule chante de plaisir devant un combat aussi passionnant! L'USURPATEUR est porté à l'infirmerie, où il échappe de peu à la mort! L'USURPATEUR a fortement perdu en popularité. LE WIDEMOS a fortement augmenté en popularité. La nuit était tombée depuis une heure, et la taverne du Gobelin Farci commençait à se remplir doucement. L'ambiance battait déjà son plein à quelques tables, alors qu'à d'autres, l'atmosphère restait discrète voire totalement silencieuse. C'était le cas de la table du fond, près du comptoir, où siégeaient quatre guerriers. Aucun mot n'avait été prononcé depuis plusieurs minutes, et un certain agacement commençait même à se faire ressentir. - "Bon, j'attends encore cinq minutes, et après je vais me chercher une fille pour la nuit !" L'homme qui venait de se lever en lâchant ces paroles était de petite taille, un peu trop sûr de lui, et incontestablement dragueur depuis toujours. Sa longue chevelure blonde descendait jusqu'à la ceinture et cachait un épieu finement aiguisé posé le long de son dos. - "C'est ça Crinière, et après il nous fera une scène et refusera de nous inscrire aux prochains tours d'arène ! Rassis-toi !" Crinière de Feu regarda Perle d'Argent, sa soeur de sang et de plusieurs années son aînée. Bien que moins trapue que lui, elle était beaucoup plus grande, et arborait également une longue chevelure blonde terminée en natte. Elle ne portait aucune arme, mais Crinière savait bien que ses poings étaient durs comme l'acier. Il se laissa tomber sur sa chaise et ne jeta qu'un rapide coup d'oeil aux deux autres convives de la table. Les deux autres chaises étaient occupées par des jumeaux : le frère, Flamme de Cristal, passait inlassablement sa main sur le tranchant de sa puissant hache; la soeur, Parure d'âmes, sirotait sa septième bière, son marteau massif à portée de main au cas où quelqu'un aurait la stupide idée de vouloir lui prendre sa bière. Les jumeaux étaient réputés peu bavard, préférant l'action à la parole, et ils n'avaient d'ailleurs rien dit depuis leur arrivée. Deux autres tournées de bière furent englouties avant la venue de celui qu'ils attendaient, un homme de taille normale, brun, à la corpulence digne d'un cornichon flétri ! Difficile de penser qu'il était leur entraîneur... Parure se leva aussitôt et alla aider Cornishman à venir jusqu'à eux, car ce dernier était manifesté quelque peu éméché et avancer jusqu'à la table semblait être une épreuve insurmontable pour lui. Il s'affala enfin sur la chaise que lui avait avancée Flamme, et resta immobile quelques secondes, jusqu'à l'arrivée d’une bière qui lui rendit le sourire et un peu de lucidité. Se levant et frappant du poing sur la table : - "Bien, début de la réunion ! Je viens de l'Amicale des Buveurs de Bière Associés, et... - "Nooon? Quelle surprise !!! " Cornishman en temps normal, aurait fustigé du regard Crinière, mais c'était au dessus de ses forces, et il reprit : - "...et ... et... euh, j'en étais où?" ... Il se rassit, et après un long moment de réflexion qui parut une éternité aux autres convives: - "Tant pis, ça me reviendra . En attendant, bravo à Parure pour sa première victoire à la Vallée des Brumes, tournée générale ! (pour cette table hein, j'ai plus un rond avec tout ça) " Parure rougit, visiblement gênée par ce titre peu glorieux. Les bières furent vite descendues, et l'entraîneur, franchement bourré et vacillant de droite à gauche, continua : - "Oui donc, avec l'A.B.B.A., j'ai appris encore plein de choses ! Si si si si ! Mais chut hein, silence et mouches bousues car les oreilles ont des murs ..." Cornishman s’arrêta de parler, regardant droit devant lui, et s'écroula brutalement sur la table, sans aucune réaction des quatre guerriers. Tous s'attendaient à ce dénouement. - "Flamme, tu me dois 10 pièces, j'ai gagné, il est tombé avant de terminer sa troisième bière !" Flamme maugréa contre son entraîneur, mais s'acquitta de sa dette envers Crinière. Crinière empocha les pièces et se leva : - "Bon, comme d'hab, on ne saura rien de ce qui s'est passé à l'A.B.B.A. ! Ou plutôt si, je vois très bien ! Sur ce, je vous laisse ! " Perle se leva à son tour: - "Les jumeaux, vous le ramènerez?" Flamme acquiesça. Quelques minutes après le départ de Perle d'Argent, Parure regardait son entraîneur en train de ronfler bruyamment, et parla pour la première fois de la soirée : - "Le pire, c'est qu'il s'est mis dans cet état avec sans doute moins de cinq bières dans le ventre ! Il a encore du boulot...." - Chroniques des Saigneurs d'Eden , 3ème partie, épisode VII- GROS PLAN DU TOUR 100 La feuille blanche... Angoisse... Trouver quelque chose pour le Tour 100... Re-Angoisse... Fête ? Guerre des fleurs ? Eléphants ? Maudire la maudite idée du Djeff ? Angoisse, Trouver, Angoisse... Laisser tomber ? Le Tour 100 pourrait être le Tour Sans ? Le Tour Sans Gros Plan ? Ouf, me voilà sauvé... Sans Gros Plan, rien à écrire... Mais tout le monde va-t-il comprendre ? Imaginez une seconde que cela soit le tour 100 Gros Plans... C’est beaucoup 100. Sera-t-on assez nombreux pour 100 Gros Plans. En tout cas cela sera Sans Moi. Mais avec 100 Moi ou Mois, facile de faire 100 Gros Plans: 1 par Moi ou 1 par Mois et nous voilà 100 Gros Plans et faut bien avouer que c’est bien mieux que Sans Gros Plan. A bien y réfléchir, je suis d’accord avec Djeff, il faut que le tour 100 soit Sensationnel... Comment rendre un jeu de gladiateur Sensationnel l’espace d’un Tour 100 ? On pourrait faire le Tour Sans combat ? Sans combat pour le Tour 100 ? Mais Starfy ne S’en remettra jamais ! Sans Starfy c’est triste, mais 100 Starfy c’est trop: les pachydermes vieillissants auraient déjà disparus. Alors plutôt que Sans combat, faisons 100 combats. Ou une Centaine, Sans haine. Je me dévoue pour ne pas combattre cela sera mon premier tour Sans défaite quoi de mieux pour la merveilleuse fête du Tour 100 ? Non Sans Combats, cela ne va pas... Faisons alors un tour 100 Sans Sang rouge... Une sorte de tour où l’on ferait Semblant... Sûr que cela serait Sans Glibops, et peut-on vraiment S'en passer ? Sans Cendre derrière son Séant, l’éléphant reste-t-il pachydermique ? Non cela ne va pas non plus... Où alors au contraire, faisons le Tour Sang ! Le tour Sanglant, Sentez vous approcher la Bête Sanguinaire, Sanguinolente... Ou le Tour Sans gland... Fly ne pourrait pas jouer alors ! Non pas possible, cet Insensé crierait à la Censure. Un tour 100 Sans Fly c’est comme un éléphant Sans mouche: utopique. Recentrons nous... Sentez-vous cette douce Senteur des Chrysanthèmes en fleurs Annonçant la triste fin, la triste faim des éléphants... Trinquons Ensemble, Santé, Sans oublier de S’embrasser pour fêter ce Tour 100. Vivement le Tour 200, et un Grand Merci au Gardien ! Le 100e tour de l'arène avancée, d'abord perdue dans les brumes et aujourd'hui sise à tar Valon, à proximité de la Tour Blanche. William Ashbless, installé en terasse de La Licorne dorée, sirotait tranquillement une bière en contemplant les allées et venues des serveuses quant une bière vint se poser sur sa table. - hein, quoi...oh, c'est toi Hellequin ! - désolé, tu étais en train de réfléchir à un plan d'action contre les fleurs ? - euh...oui, mais tu m'as fait perdre le fil de mes idées, tant pis, ce sera pour une autre fois...tiens, voilà l'Archange ! - salut les gars, il vous reste une place. - Oui vas y assied toi...non, pas en face de moi, c'est par là que passent les serveuse, tu vas les géner... - Ah oui ok, bien choisie, ta table... - Vous avez entendu la dernière ? Le Baron renonce aux duels et laisse Clyde Barrow entre les mains de Grand Stroumpf ! décalara Hellequin - Dommage, c'était un bon adversaire, ce Baron, déjà du temps de Tobir...vous vous souvenez, de la raclée qu'on leur avait mis ? - Et comment, s'exclamèrent Hellequin et l'Archange William Ashbless se replonge dans ses souvenirs, se remémorrant ce grand jour où... ...il était tranquillement installé derrière mon bureau, à faire semblant de travailler tout en sirotant un verre de Whisky Mordanti, quand un bruscule tumulte l'arracha soudain à sa réverie: la quasi-intégralité des entraineurs de Dullens venait de débarquer dans la pièce, manquant de peut d'arracher la porte. C'est peu dire qu'ils avaient l'air très agités. - "Tiens Will! Lis ça!" s'exclama l'Archange avec véhémence, en lui mettant la gazette de Dullens sous le nez. Il parcourru rapidement le document tandis que les autres piaffaient d'impatience. Quand il en eu fini il s'apperçu que son verre s'était vidé et que Spich regardait le plafond en sifflotant. - "Encore les gars de Tobir? Décidement ils n'ont peur de rien!" - "Statistiquement on boit 48% de bière en plus à Dullens!" s'écria Chris. - "Une arène où ils n'ont même pas un sabreur valable!" se récria Hellequin. - "Cette fois on en aura le coeur net! Passe moi ma boule de cristal!" (Quelques conversations et une bouteille de Whisky plus tard). - "C'est arrangé! Finn nous prete son auberge pour arbitrer notre litige! Direction la Vallée Des Brumes, les Tobirois nous retrouverons là-bas." - (petite toux d'Asterion) "Euh oui mais y'a un problème..." - "Ah bon lequel?" - "Ben... ils sont 4, d'accord? Et nous.. ben on est 20! - Sourire épanoui de La Poob': "Ben.. on a qu'à faire des qualifs! (Approbation générale) - "Au Whisky! Ca ira plus vite!" décida Sonic. Et autant pour sa réserve personelle. Quelques heures plus tard il franchissait d'une démarche quelque peu "transversale" le potail magique qui les amenerai directement chez Myrrdhin le Fol, accompagné d'un Spich goguenard, d'un Hellequin au regard fiévreux et de l'Archange que je soupçonnai d'avoir versé une bonne partie de son Whisky dans les plantes vertes. Au dernier debout avions nous décidé. A peine arrivé une voix nous interpella. C'était Le Baron. - "A quand meme! On en a eu marre d'attendre alors on a commencé sans vous!" s'exclama-t-il en brandissant sa chope. Une telle perfidie eu le don de rendre fou Spich. - "Scélerats! Commencer sans nous! Mais c'est de la triche!" Sur quoi il s'empara d'un fut "qui trainait" et entreprit de le vider cul sec, tandis que Finn amenait des chopes pour les plus civilisés d'entre nous. Du reste, je me souviens confusément.. Hellequin essayant de convaincre Igwa qu'il était un glad à ses ordres, documents Aruakiens à l'appeu... Djeff, qui se mit à chanter tellement faux que dehors un orage éclata. L'Archange, qui disait qu'il n'en pouvait plus mais qui continuait quand meme... Le plafond qui n'en finissait pas de se jeter sur le plancher... Ashbless se reveilla vautré sur une chaise renversé. Finn me contemplait, le sourire aux lèvres. - "Qu'est-ce qui s'est passé?" Articulais-je péniblement. - "Tu as pris une sacrée belle cuite!" Autour de lui ce n'était que corps étendus dans des portues bizarre: L'Archange affalé sur le parquet, une chaise sur le dos (et Igwa sur la chaise), le Baron allongé sur une table, la tête en bas, Spich adoné au mur... Spich adossé au mur... - "Eh mais.. Spich... Il est debout! On a gagné! C'est nous les plus gros buveurs!" - "Ma foi... si tu le dis..." - Eh William, reveille toi, tu n'as pas touché à ta bière - Désolé, j'étais perdu dans mes souvenirs...A votre santé les gars, et aux futurs souvenirs que nous nous créons aujourd'hui ! Chroniques Nostalgiques Au loin – Chapître X – La Forêt sous la Tour Un vieux châtaigner s’élevait en cette ancienne forêt bien plus haut que les autres, ses longues branches décharnées s’élevaient comme des griffes vers les cieux obscurs comme autant de marques de douleur jetées au firmament, par ce vieil être qui avait tant souffertà Tant souffert mais pourtant, il se tenait toujours là, majestueux si même squelettique, dominant de toute sa hauteur les maigres hêtres et pins qui l’entouraientà Jeunes pousses qui sortaient de terre il y a quelques siècles à peineà Il faut dire qu’alors il était vert, le châtaigner, fort d’un ramage incroyable, qui couvrait la surface d’une bourgade au sol, il était révéré pour sa grandeur et sa supposée sagesseà Révéré, par de petits êtres chétifs et bien peu sages, euxà Des humains qu’ils s’appelaientà le genre de petite vermine qui lentement a grignoté tout autour du vieil ermite végétal, pour prendre un à un tous les jeunes arbresà les brûler pour se chauffer ou en faire ce qu’il nommaient des meublesà C’est que cette engeance avait toujours besoin de la forêtà Sans retenue, ils s’étaient alors attaqués au feuillage du millénialà Lui avait coupé ça et là ce qu’ils estimait leur être dûà Jusqu’à ce que leur scies, leurs haches ne blessent tant et tant l’ancien, qu’il perde un hiver lointain toute son imposante chevelure de feu pour ne jamais la voir repousserà Car la révérence des petits humains est une bien maigre choseà Et elle pèse bien peu devant leur cupidité, leur envie, leur stupiditéà D’ailleursà Perché sur l’une des plus hautes branches de sa Majesté des végétaux, un hibou ébouriffé n’osait pousser le moindre crià Ses grands yeux jaunes lorgnaient depuis des heures vers la surface, loin en dessous, et les multiples cicatrices que l’homme avait creusées dans la forêtà Et la peur, bien animale, lui dictait que rester muet serait peut-être signe de son salutà Si toutefois ces bruyants là ne décidaient pas de mettre le feu à la forêtà Ce ne serait pas le premier incendie que le rapace verraità Et, quand bien même il n’était qu’animal, il savait très bien ce que l’homme pouvait faireà de pireà Surtout ceux-làà Le regard oblique du volatile se fixait sur les innombrables feux de camps, et semblait transpercer la toile d’une des plus grandes tentes dressées au cœur de la clairièreà Surtout ceux-làà Un homme passa sous les hautes branches des chênes, il semblait poursuivi par la mortà Il courrait à perdre haleine, suant comme un goret sur la brocheà le visage marqué des longues estafilades sanglantes que la forêt avait creusées dans les joues et sur son frontà le hibou semblait observer le piètre bipède alors qu’il se frayait un chemin à coup d’épée dans les taillis griffus du dessousà Arrivant ivre de fatigue et de faim, le scout se rua vers la tente massive que le hibou espionnait quelques instants auparavantà S’essuyant le visage d’un geste bref de la main, se rhabillant a peu près, prestement, il intima au garde de faction l’ordre de l’annoncerà Puis se jeta dans la demeure nomade. “ Ma Princesse, votre éminence, voici les nouvelles du frontà Et elles ne sont pas bonnesà ” D’un staccato saccadé, il rendit compte de ses observations, sans même prendre le temps de respirerà Ses consignes étaient de faire son rapport au plus vite, et il comptait bien le faire prestement avant d’aller s’écrouler chercher le repos qu’il avait fait attendre trois nuitsà A peine allait-il lâcher le dernier mot qu’un sifflement trancha net sa parole et sa têteà Roulant au sol, devant un corps qui s’écroulait lentement, trop tôt encore pour qu’il réalise qu’il était mort, le scout écoutaità “ Tu aurais pu ne pas le tuer ! ” “ Il l’avait dit lui-même, les nouvelles ne sont pas bonnesà ” “ Tout de même, Senya, l’Ennemi nous a suffisament résisté déjà, sans que tu ne nous débarasses de nos bons élémentsà ” “ Si nous avions de bons éléments, nos n’en serions pas là ! 10 000 hommes, des hordes de démons et de non-vivantsà Et ces satanées Fleurs résistent ! Je croyais avoir entendu qu’elles capituleraient avant l’automne !à” “ Certes, elles montrent de la résistanceà Ce qui n’est pas déplaisant, conviens-enà Et puisà ” “ Oui ?à ” “ Et puis, nous ne savons pas encore ce qu’Ils veulentà Mais je sais que tout se déroule comme Ils l’ont souhaitéà ” “ Ah oui ?à ” “ Ne dénigre pas pas tes frères, Senyaà Et tiens-t’en a ton rôleà ” Pour toute réponse, un long sourire se dessina lentement sur le visage parfait de la succubeà Dévoilant ses merveilleuses quenottes, Nikita la regarda quitter la tenteà “ Où vas-tu ? ” “ Prendre ma place ! Cette Tour n’a que trop résitée ! ” (à suivreà) Pour la énième fois, l'Homme reprit conscience. Depuis longtemps déjà, il avait perdu le compte de ses évanouissements ; pourtant la douleur, qui pulsait à travers son corps telle un staccato fiévreux, le ramenait inlassablement au cœur de cette lande désolée. D'est en ouest, la plaine de roche noire s'étendait à perte de vue : seuls quelques affleurements rocheux épars venaient rompre la monotonie du paysage de cauchemar. Et ce ciel ! Une vie entière de voyages, et il semblait à l'Homme n'avoir jamais rien vu de tel. Le soleil disparaissait derrière un épais voile laiteux, que striaient ça et là des écorchures d'obsidienne ; si bien qu'il était impossible même de distinguer le jour de la nuit. De loin en loin, de formidables tourbillons aux reflets pourpres se mouvaient comme au ralenti dans le gris du firmament, ainsi que des nuages gorgés de sang. " - Pourquoi faut-il toujours que je survive ? " murmura l'Homme, la voix pâteuse. Enfin, la Fleur reprit sa lente progression : il rampait péniblement, mètre après mètre, en direction du sommet d'une petite crête rocheuse toute proche. Repliée sous lui selon un angle contrefait, sa jambe droite lui arrachait de sourdes plaintes à chaque mouvement, tandis que la plaie qui barrait sa poitrine, depuis longtemps asséchée, laissait entrevoir par intermittence l'ivoire rougie de ses côtes fracassées. Quelques minutes interminables d'efforts, avant qu'il n'arrive au faîte de l'escarpement : et l'Homme, interdit, se figea soudainement, incapable de détourner ses yeux de l'étrange spectacle qui s'offrait à lui. Une dizaine de mètres en contrebas, une interminable procession de silhouettes indistinctes s'étirait dans le lointain, qu'un œil exercé pouvait toutefois reconnaître sans mal : l'Homme identifia un certain nombre de pirates Lamantins, tandis que d'autres étaient vêtues de la livrée des soldats impériaux ; d'autres encore, les plus nombreuses, avaient été, quelques heures auparavant à peine, de simples citoyens de la cité de Sihaya. De longues minutes durant, l'Homme se tint, parfaitement immobile, à contempler d'un air songeur le funèbre défilé. Abandonnant soudain sa paisible rêverie, il porta la main à la garde d'une de ses rapières tout en faisant volte-face avec toute la célérité dont il était capable : ses doigts se refermèrent sur le vide à l'instant même où son regard croisait les yeux vermillons du minotaure. Celui-ci se tenait, ainsi que, semblait-il, il l'avait toujours fait, à quelques mètres à peine de l'Homme ; impassible, il le toisait du haut de ses trois mètres de bronze lustré. Sa tête était identique à celle d'un taureau, depuis laquelle deux cornes d'or poli s'élevaient dans les airs ; ses bras noueux étaient aussi épais que le torse d'un homme normal. Ses poings, démesurés, se refermaient sur le manche d'une hache non moins monumentale, qui pour l'heure oscillait sur un rythme hypnotique. Le corps du monstre était taillé dans l'airain le plus pur, telle une statue colossale dédiée à une divinité sauvage à demi oubliée ; et pourtant l'Homme ne fut guère surpris de le voir soudain s'animer avec une agilité presque féline. Au moment même où, une nouvelle fois terrassé par la douleur, il sombrait dans les limbes, l'Homme sentit l'étreinte puissante du minotaure se refermer sur lui... Vivant ? Depuis les antiques stores de bois vermoulu perçait un faible filet de lumière blafarde, qui, tel un carrousel de cauchemar, peuplait la pièce d'ombres sans cesse changeantes. Une nouvelle vague de souffrance tira la Fleur jusqu'aux rives de la conscience : il cilla une paire de fois, tentant sans succès de chasser la douleur qui vrillait son crâne, tandis que ses yeux, progressivement, s'habituaient à la pénombre de la petite chambre. Tout autour de lui, un bric-à-brac remarquable de bibelots s'étalait dans le plus grand désordre : vases ébréchés, étoffes aux couleurs depuis longtemps fanées, ballots de bois pourrissant, tout cela s'empilait sur de vieilles commodes à l'aspect miteux, et même jusqu'au sol qui disparaissait presque sous le formidable désordre. Allongé sur une couche de paille sommaire, l'Homme lui-même n'avait pas fière allure : un bandage odorant recouvrait la plus grande partie de sa poitrine nue ; sous une épaisse couverture de laine verte, une attelle grossière soutenait sa jambe droite, laquelle continuait de lui arracher des grognements de douleur sporadiques. Une barbe rugueuse aux reflets blonds dévorait déjà la majeure partie de ses joues ; sa chevelure de boucles dorées avait laissé la place à une tignasse crasseuse et emmêlée qui cascadait le long de sa nuque. Quant à son air naturel de bonhomie, il avait disparu au profit d'une expression fatiguée, que trahissaient ses yeux bleus marqués de lourds cernes. Une nouvelle grimace déforma le visage livide de la Fleur lorsque, au terme d'un bref effort, il s'adossa au mur de chaux. Disposés sans ordre précis - mais comment eût-il pu en être autrement ? - sur un vieux fauteuil d'osier, ses effets avaient été réunis dans leur quasi-totalité. La Fleur examina rapidement ses vêtements, lesquels avaient étés grossièrement rapiécés, avant que son attention ne se portât sur une de ses rapières, la seule qui, en fait, fût à portée de vue. Le pommeau d'ivoire était fendillée par endroits, et l'Homme sentait le froid du métal contre sa peau ; le contact de l'arme, pourtant, avait quelque chose d'étrangement rassurant. " - Ferais mieux de pas me menacer avec ça, fiston. " Lança soudain une voix éraillée. La silhouette grêle d'un vieillard se découpa progressivement dans l'embrasure de la porte. Vêtu d'un gilet de cuir marron usé et de pantalons que la couleur d'origine avait depuis longtemps déserté, le nouveau venu arborait un collier de barbe piquetée d'argent, qui tranchait avec le teint cuivré de sa peau. " - Toute façon, elle se réparera d'elle-même et elle ne se laisse pas manipuler par un inconnu. Sinon, j'aurais bien essayé d'en tirer un peu d'argent. Ai vendu ton manteau, au fait. Une bonne affaire, pour ça, oui. " Poursuivit le vieillard comme pour lui-même. Il s'approcha lentement, un bol de terre cuite dans une de ses mains ; et la Fleur put mieux distinguer ses traits tandis qu'il se penchait sur lui. Son visage était ridé à l'extrême, sa peau tannée par une vie passée à côtoyer les embruns ; son nez proéminent était surmonté de deux yeux brillants d'intelligence. Doucement, il tendit à l'Homme le gruau. " - Bois ça, fiston, et tu seras vite remis sur pieds. M'appelle Furyk, mais les gens du coin me surnomment souvent l'ancien. Aucun respect, pour ce que j'en dis. " L'Homme avala quelques gorgées de l'épaisse mixture, dont le goût acre le fit hoqueter. Une violente quinte de toux s'empara bientôt de la Fleur, qui tendit à nouveau le breuvage au pêcheur. " - Tousse, mon gars, tu peux y aller. Profites-en bien. Si ça fait mal, c'est que tu es en vie. Un coup de pot que tu sois encore là, soit dit en passant. Alors, dis-moi, comment t-appelles ? - Fleur. Je suis une Fleur " Répondit l'autre d'une voix mal assurée. " - Et, bien, un nom pareil, ça doit pas être facile à porter tous les jours, vrai ? " Furyk marqua une courte pause, puis : " Enfin, je suppose que dans ton genre, t'es quand même un sacré veinard. Ca a drôlement chauffé, là-bas dans la grand ville. M'est avis qu'y en a pas mal qui t'envieraient, si jamais y pouvaient faire autre chose que d'engraisser les poissons. Enfin, au moins, la pêche promet d'être bonne, et ce sera pas de luxe. - La.... La bataille ? - Une vraie raclée que vous vous êtes pris, ça oui ! " Ricana le vieillard. " Le plus gros de la cité est en ruine, mais des pirates, plus une trace. Même le phare qu'est tombé en morceaux. Un sacré spectacle, m'est avis. - Oui, un sacré spectacle, effectivement " Fit l'Homme d'un air pensif. " - Fais pas cette tête, fiston. La reconstruisent déjà, leur grande ville. Ca s'agite comme des fourmis, par là-bas. Tout sera remis à neuf en un tournemain, mouais. Comme ça, les Pachydermes auront de quoi faire, la prochaine fois qu'ils viendront ! " Le rire de Furyk repartit de plus belle, qui ressemblait davantage à un râle à demi étouffé. Le pêcheur fit mine de s'éloigner d'un pas chaloupé et, pendant un instant, l'Homme crut qu'il allait quitter la pièce ; toutefois, comme se ravisant, il fit volte face tandis qu'il arrivait sur le pas de la porte. Il reposa le bol de gruau au sommet d'une pile de vieux registres poussiéreux, et, lorsque enfin il reprit la parole, sa voix n'était plus qu'un murmure à la limite de l'audible : " - Dis-moi encore une chose, fiston. " Il se gratta pensivement la barbe, puis : " Il me semble pas que tu portes l'uniforme impérial, pas vrai ? Ca se saurait si les troufions pouvaient se payer le genre de frusques que tu as là. Mercenaire, c'est ça ? - On ne peut rien vous cacher, l'ancien. " Acquiesça l'Homme avec un sourire. " - Pour sûr, alors n'essaie même pas, d'accord ? Tu nous éviteras de perdre du temps à tous les deux, fiston. " Furyk marqua une nouvelle pause. " Mais ces armes que tu portes, elles m'ont l'air de coûter un sacré paquet, non ? Enfin, si elles étaient plus " aimables ", sûr. Avec tout ce que tu pourrais te faire rien qu'en les vendant, t'aurais de quoi t'assurer une jolie retraite, en tout cas pour ce que j'en dis. Un mercenaire qui se bat pas pour l'argent, ça, je me dis, c'est une nouveauté. Alors, c'est pourquoi, fiston ? Une fille ? " Il y eut un long silence. Les yeux de Furyk ne se détachaient pas de l'Homme jusqu'à ce que finalement, celui-ci ne réponde d'une voix faible: " - Oui. Une fille, oui. Je suppose que c'est ça. - Je vois... " Le pêcheur prit un air pénétré, avant que son visage ne s'éclaire soudain : " Ecoute, faut que je te laisse. J'ai plein de boulot, pas vrai ? Et s'il y a bien une chose que j'ai apprise, c'est que le boulot, il se fait pas tout seul. Je te laisse te reposer un peu. Et si t'as besoin de quelque chose... Ben, débrouille-toi. Je vais quand même pas te pouponner ! " Il laissa un autre silence, avant de reprendre : " Ou alors, serre les dents et attends que ça passe. Oui, serre les dents. J'connais pas de meilleur remède, tu peux me croire ! " Le vieillard repartit d'un grand rire, qui arracha un frisson à la Fleur ; puis toujours avec sa démarche chaloupée, il quitta la pièce, laissant l'Homme à sa convalescence, et à ses sombres réflexions. Le passage Un soleil timide chassait les ultimes lambeaux du brouillard matinal. La nature elle-même semblait s'éveiller paisiblement, au son des cormorans et des vagues qui, inlassables, venaient mourir au pied du récif en gerbes argentées. Depuis l'intérieur de la petite chambre pourtant, montait par intermittence un sourd fracas, qu'accompagnaient épisodiquement des jurons indistincts : l'ensemble, sans conteste, troublait la quiétude toute bucolique qui se dégageait de la scène. " - Allez, encore un petit effort... Tu y es presque ! " souffla l'Homme d'une voix rauque. Avec force grognements, la Fleur se remit laborieusement debout : ses gestes, encore marqués par l'engourdissement d'une semaine passée alité, trahissaient sa maladresse tandis qu'il achevait de se vêtir. Il avait troqué sa chemise imbibée de sang contre une tunique de lin bleu, et ses pantalons, découpés grossièrement au niveau de la hanche droite, retombaient négligemment par-dessus son attelle. Voilà que cinq jours déjà s'étaient écoulés depuis son réveil ; cinq jours interminables d'attente et de repos forcé durant lesquels, comme le lui avait ordonné Furyk, il s'était contraint à ne pas quitter sa chambre. Incapable de supporter plus longtemps l'exiguïté de celle-ci, l'Homme s'était au final décidé à sortir coûte que coûte au grand air, bien que sa jambe le fît encore souffrir à chaque pas. Il boitilla rapidement à travers la salle à manger, dont l'ameublement austère contrastait du tout au tout avec celui de l'autre pièce : un lit de camp sommairement dressé occupait l'essentiel de l'espace, tandis que dans un coin s'entassaient quelques chaises, ainsi qu'une vieille table de bois laqué. Libre, enfin ! Depuis le pas de la porte, l'Homme huma profondément l'air du matin, riche de la senteur puissante de l'iode : une petite digue sommairement bâtie s'avançait sur une quinzaine de mètres au devant des flots, et, au pied de celle-ci, une vieille barque de pêcheur, dont la coque de bois était vermoulue et percée en maints endroits. La Fleur contourna la cabane, avant que ses pas ne le mènent vers un petit bosquet de roseaux tout proche. Il avisa d'une canne, et, après une brève observation, finit - non sans efforts - par en briser la base ; muni de cette béquille improvisée, il poursuivit sa balade, goûtant à loisir du spectacle de la nature, s'émerveillant de la beauté qu'il aurait naguère jugée banale et insipide. Une plage de galets, interminable, s'étendait sur sa gauche, que venaient border les flots céruléens ; la rive se perdait en marécages farouches, jusqu'aux frondaisons lointaines d'une épaisse forêt de chênes et de sapins ; et, seul au cœur de cette étendue sauvage, se tenait le Fleur. Il chemina pendant un temps, laissant son esprit vagabonder de même que son corps, insoucieux de la faim naissante et de la fatigue qui s'emparaient peu à peu de lui. Empli d'une sérénité nouvelle, il revint finalement sur ses pas ; une expression d'apaisement profond se lisait sur ses traits tandis qu'il marchait avec nonchalance en direction de la vieille cabane de Furyk. Arrivé au taillis qui bordait celle-ci, il marqua une pause : quasi imperceptible, une lente complainte, à peine plus qu'un murmure en vérité, lui parvenait, comme assourdie par la distance. L'Homme s'avança dans le bocage, se frayant non sans difficultés un chemin parmi les roseaux et autres fougères. Las ! La tourbe traîtresse s'affaissa sous son poids, et l'Homme, dont les jambes s'enfonçaient dans la vase glacée jusqu'à mi-cuisse, s'agrippa à une souche à demi pourrie, avant de s'extirper à grand peine du piège, grelottant de froid et de fatigue tout à la fois. Enfin, il repoussa les ultimes pousses du bosquet, et, le souffle court, ressortit en rampant de celui-ci : une haute butte de terre se dressait à présent devant lui, qu'avait jusque là dissimulée le taillis. Depuis son sommet, Furyk, assis en tailleur, entonnait sa chanson, indifférent à la boue qui déjà maculait ses pantalons, comme au soudain vacarme qu'avait provoqué la Fleur. Son bras décharné faisait tournoyer au-dessus de sa tête une sorte de fronde rudimentaire, une simple pierre en fait, attachée à un filin de pêcheur. " - Eh, l'ancien ! Qu'est-ce qui se passe ici ? " sa propre voix parut lointaine à l'Homme, tandis qu'il entreprenait l'ascension de la petite colline. " Vous m'entendez ? Qu'est-ce que vous faites ? " La Fleur progressait lentement, et ses tempes bourdonnaient avec une intensité sans cesse croissante comme il claudiquait le long de l'étroit sentier : si bien qu'enfin il sentit une violente nausée l'envahir, âcre et implacable. Furyk, tout entier à sa complainte, ne semblait guère lui prêter la moindre attention, lorsque l'Homme atteint à son tour le faîte du promontoire ; et c'est alors seulement, que, saisi d'une funeste impression de déjà vu, il les vit enfin. Il y en avait une douzaine au total, qui titubaient en contrebas ; en dépit de la boue qui recouvrait leurs vêtements, la Fleur n'eût aucun mal à les reconnaître. Deux au moins portaient toujours la cotte de maille des soldats impériaux, et leurs tuniques en lambeaux se teintaient de l'ocre du sang séché ; quant aux autres, Lamantins, ou simples civils, ils avançaient d'un même pas traînant, dénué de toute volonté ; et, enfin, morts. Morts ! Un vertige s'empara de l'Homme tandis que les revenants poursuivaient leur parade grotesque au rythme de la mélopée de Furyk. " - Non... Ce n'est pas vrai... " ses mots se réduisaient à un croassement à peine audible. Le vieux pêcheur, comme prenant soudainement conscience de la présence de la Fleur, cessa brusquement de chanter ; et ses yeux n'étaient que deux puits de ténèbres sans fin lorsque son regard se posa sur l'Homme. Puis, d'une voix sépulcrale, qui n'avait rien d'humain : " - OUI, LA VÉRITÉ. LA MORT EST ICI EN SON DOMAINE, ET NOUS NE SOMMES QUE LES OMBRES FUGITIVES DANS LA PEUR DU CHÂTIMENT. REJOINS-NOUS, OUI REJOINS-NOUS À PRESENT ! " L'heure des possibles " - Je t'avais pourtant bien dit de garder le lit, vrai ? " Cracha Furyk. " Quelle reconnaissance, je vous demande ! Bien gentil que j'ai été, de pas te laisser crever avec les autres. Trop gentil, oui. Et il a fallu que tu t'y mettes en plein dedans, avec ça ! " L'Homme ne se rappelait plus comment il s'était retrouvé là, dans la salle à manger de Furyk ; allongé sur le lit de camp, il s'était redressé pour faire face au vieux pêcheur, qui pour l'heure le toisait de toute sa hauteur. Rien, du point de vue de la Fleur, ne semblait avoir de sens : pas plus sa propre situation que l'apparition des morts-vivants, ni même les paroles du vieillard. " - Sommes-nous tous morts ? " Les pensées s'enchevêtraient dans l'esprit de l'Homme. " - Morts ? Ca, non ! " S'esclaffa le vieux. " Tu serais le macchabée le plus bavard que j'aie connu, parole. " Puis, d'un ton solennel : " Non, fiston. Ceux de la colline, eux, ils étaient morts. Aussi mort qu'on peut espérer l'être, oui. Ici, ce n'est pas la mort. C'est... Un passage. - Un passage ? " l'Homme, la mine dubitative, avala une gorgée de la tisane que lui avait servie le pêcheur. " Vers Windoom, n'est-ce pas ? C'est un passage vers Windoom, hein ? " Furyk, les yeux perdus dans le vide, laissa passer un long silence. " - Oui, c'est ça. Bien que certains mots soient pas faits pour être prononcés. Le monde des morts. C'est bien ça. " répondit-il enfin. " A ce qu'on raconte, il y en a une poignée, de passages, à travers Alastari. Enfin, j'ai pas l'intention de vérifier, toute façon. La plupart de ces portails sont fermés... Et crois-moi, fiston, c'est pas de notre côté que tu trouveras de quoi ouvrir, ça non. Il y a des choses, que même un vieux comme moi peut craindre. Il y a pire sort que clamser, ça j'en suis sûr. - Mort... J'étais bien mort, alors. - Et pas qu'un peu, ouais. Quoique, il y a mort, et mort... Pas simple, ces choses là. - Alors, vous êtes le passeur ? Vous êtes Dharnizaan, celui qui guide les âmes des défunts ? " Le vieux pêcheur ne put retenir un nouvel éclat de rire, lequel se transforma rapidement en une violente quinte de toux ; quelques minutes s'écoulèrent tandis qu'il tentait de contrôler les spasmes qui l'agitaient. Du revers de la main, il essuya ses yeux baignés de larmes. " - Moi, un dieu ? Regarde-moi bien, fiston. " Il esquissa un bref rictus, puis : " Si j'étais un dieu, la première chose que je ferais, ça serait de me tirer de ce coin, pas de doute. Non, je suis qu'un pauvre vieux, qui a construit sa bicoque au mauvais endroit. Pas de pot, hein ? Enfin, à cotoyer les morts, on finit par apprendre quelques trucs, je pourrais dire. " La Fleur laissa vagabonder son regard à travers la pièce d'un air pensif. En pleine journée, la cabane avait un air plus misérable encore que dans la pénombre, se dit-il : partout, les toiles d'araignées se la disputaient à la poussière ; quant au mobilier, il se révélait tout aussi vétuste que celui de la chambre. N'étaient en vérité que les murs à tenir encore debout ; le chaume du toit avait disparu sur de larges portions, révélant ça et là la charpente de bois vermoulu. Il porta la chopine à ses lèvres, et la tisane, brûlante, lui arracha un bref frisson comme il en avalait une nouvelle gorgée, qui dissipa passagèrement la douleur qui lui vrillait le crâne. " - Pourquoi m'avoir sauvé ? " C'était, à cet instant, l'unique question qui occupait son esprit. " - Ma foi, je me le demande, oui. " Répondit Furyk du tac au tac. " Après tout, j'ai beau être qu'un pauvre vieux, ça me paraît normal de faire mon possible pour aider mon prochain. Pas comme certains, pour ce que j'en vois en tous cas. - Oui, mais pourquoi moi ? " Répliqua la Fleur. " Je suis loin d'être la seule victime de la bataille, et sans doute pas la plus innocente. Pourquoi m'avoir choisi, moi ? - Tu crois que tu as déjà assez souffert, pas vrai ? Tu te dis que tu méritais pas ça, après tout. " Le pêcheur passa négligemment sa main dans son collier de barbe, tandis que la Fleur consentait à un acquiescement fébrile. " Et bien laisse-moi te dire quelque chose, fiston. Tu as tout faux. Une belle connerie, oui. Tu peux me croire. Mourir par amour, c'est à ça que tu penses ? On ne meurt pas par amour, fiston. Non, jamais. Il y a que les avortons qui croient ça. Eux, et ceux qu'écrivent des drames à quatre sous, mais ceux-là, y comptent pas vraiment. On ne meurt pas par amour. Par amour, on vit. Le voilà, le vrai sacrifice. " L'Homme fut pris d'un soudain vertige, tandis qu'à nouveau l'écheveau de ses pensées se brouillait. Indifférent à son trouble, Furyk arpentait la pièce de long en large, animé d'un pas ferme et décidé en lieu et place de son habituelle démarche chaloupée. Son visage arborait une expression chagrinée, lorsque finalement, il reprit : " - Mais tu sais déjà tout ça, pas vrai ? " Il marqua une brève pause. " Pourquoi je t'ai sauvé, c'est ce qui te turlupine ? M'en vais te le dire, moi. Si je t'ai sauvé la peau, c'est parce que, dans le fond, tu savais déjà que tu faisais une erreur. Pas de doute. " Les yeux du vieillard ne quittaient pas le visage de l'Homme, à l'affût de la moindre réaction. La Fleur, de toute évidence passablement décontenancé, déglutit péniblement avant de répondre dans un murmure : " - Oui... Je pense que je comprends, oui. - Sûr que tu comprends, fiston. Mais c'est pas de ça qu'y s'agit, pas plus que de penser. Non, la seule vraie question, c'est pas de savoir si tu comprends. L'important, c'est de savoir si tu y crois. " Répondit le pêcheur, en appuyant chacune de ses paroles, comme pour les river dans le cœur de son interlocuteur. Puis, pointant du doigt la poitrine de ce dernier : " Et c'est maintenant que tu dois choisir. Vais pas le faire à ta place, même que je pourrais pas si je voulais. Oui, tu dois choisir. Tu y crois, ou non. A toi de voir. " Il y eut un long silence, pesant des paroles du vieillard ; lorsque soudain la vérité, limpide, se fit jour dans l'esprit de l'Homme. " - La tisane. " Murmura la Fleur, qui peu à peu se sentait plonger dans une profonde léthargie. " - Exact. Du lys pourpre. Suis pas un spécialiste, je te l'accorde, mais je connais pas mieux, comme poison. Indétectable, mais pas sans douleur. Une saleté de migraine, pas vrai ? N'oublies pas, fiston. C'est l'heure du choix. " La chopine heurta le parquet avec un bref fracas, répandant son contenu en gerbes ardentes ; tandis que, dans le même temps, l'Homme sombrait à nouveau dans les accueillantes ténèbres de l'inconscience, sous le regard indifférent du vieux pêcheur. En un tout autre lieu, une nouvelle bataille pouvait commencer... Le Songe d'argent Un paysage désormais familier attendait la Fleur à son réveil : aussi dévastée et stérile que dans son souvenir, la lande s'étendait d'un horizon à l'autre. L'Homme se releva péniblement, et, quoique la notion de temps eût quelque chose de déplacé en ces lieux, se mit en route sans perdre un instant. Bien qu'il ignorât tout de sa destination, il ne désirait pour rien au monde s'attarder plus que de raison, aussi s'élança-t-il d'un bon pas ; incertain, malgré tout, de la distance à parcourir. Nulle piste à suivre, non plus que de repères ; la Fleur cheminait au cœur du relief torturé de gypse et de rocs déchiquetés, reconnaissant toutefois - envers qui, lui-même n'aurait su le dire - de ne plus souffrir désormais de sa jambe blessée. La plaine offrait au premier abord un paysage propice à la marche, mais rapidement l'Homme s'avisa des nombreux escarpements de moindre importance qui parsemaient sa route comme autant de chausse-trappes : des rochers instables que la pâle lueur de ce jour contrefait rendaient malaisés à repérer, ainsi que de larges plaques de terrain prêtes à s'effondrer sous son poids. A plusieurs reprises ainsi il fut contraint de rebrousser chemin, afin de trouver un itinéraire praticable, si bien que, en fin de compte, il perdit toute notion d'orientation dans ce paysage de cauchemar. Bientôt fatigué du silence oppressant qui régnait sur la plaine, et que seul venait troubler la plainte sifflante du vent, il se mit à parler à voix haute, tant dans l'espoir d'y puiser quelque réconfort que pour mettre au clair ses pensées : " - Vous avez menti, l'Ancien. " sa voix, de tremblante, se fit peu à peu plus assurée. " Vous n'êtes peut-être pas un dieu, mais vous n'êtes pas non plus un simple pêcheur, n'est-ce pas ? " Il laissa passer un silence, comme dans l'espoir d'obtenir une réponse ; et, lorsque même le faible écho se fut évanoui dans l'immensité, il reprit avec cette fois plus de conviction : " - Depuis combien de temps êtes-vous contraint de patienter, dans l'espoir de la délivrance ? Depuis combien de temps... " l'Homme, la bouche desséchée, laissa les mots en suspens. "... Depuis combien de temps le démon vous possède-t-il ? Trop longtemps déjà, j'imagine. Et maintenant, c'est à moi de mettre fin à votre attente. C'est à moi de vous tuer. " De même que les paroles, les pensées s'enchaînaient dans son esprit ; et aussitôt formulée sa réflexion, il sut qu'il avait vu juste, qu'il venait de trouver la seule justification possible à sa présence en ces lieux. Le terrain se faisait à cet endroit plus traître encore : le roc saillant cédait progressivement la place à une tourbe noire comme la nuit, et la Fleur dut redoubler de prudence tandis qu'il cheminait à pas lents. De petites dépressions ça et là, remplies d'un fluide - pas de l'eau du moins, l'Homme aurait pu le jurer - dont la teinte cristalline rappelait celle de l'argent, miroitaient à la lueur changeante des étranges tourbillons de pourpre et d'orange flamboyant qui zébraient le ciel. La Fleur continuait de marcher, sans répit ; et de même ses pensées poursuivaient leur errance, plus proche toutefois, il le sentait, d'atteindre, les uns comme les autres, leur but. Comme pour faire écho à ses réflexions, la surface des mares se troubla subrepticement ; une rumeur sourde enfla soudainement pour aussitôt s'éteindre, et bientôt la pâle clarté de chaque bassin refléta le visage délicat d'Anika. Innombrables, les effigies de la mutante fixaient l'Homme où qu'il put tourner son regard : les grands yeux aux reflets dorés exprimaient pour certains l'innocence, pour d'autres la compassion ; dans d'autres encore se lisait l'amour, ou, plus rares, la rancœur. L'Homme s'agenouilla brusquement, tremblant d'émotion ; incapable, de fait, d'avancer plus longtemps. Ses joues étaient baignées de larmes lorsqu'il tendit une main hésitante vers la silhouette de son aimée, qui, tandis qu'il la caressait doucement, sembla s'évanouir dans le néant. " Nous l'appelons le Songe d'argent. Nombreux sont ceux qui perdent dans sa contemplation le peu de santé mentale qui leur reste. " La voix, grave et sonore, résonnait douloureusement dans le crâne de la Fleur. " Serais-tu un de ceux-là ? " L'Homme se retourna prestement, pour contempler le minotaure, qui, sans surprise, se dressait à quelques mètres de là. Le bronze lustré de ses muscles saillants moirait la lumière indécise des mares, mais les yeux de rubis, eux, le dévisageaient fixement, leurs innombrables facettes polies étincelant d'une ardente incandescence. D'une seule de ses mains démesurées, le monstre brandissait la hache sertie de joyaux en signe de défi ; nulle menace, nulle parole toutefois ne fut proférée, rien que le glacial silence de la tombe. Impassible, l'Homme soutenait sans broncher le regard du démon. " - L'heure du choix... Et bien mon choix, je l'ai fait ! " rugit soudain la Fleur. Aussi subitement, il plongea sa main dans le Songe d'Argent ; une impression de froid intense le saisit lorsque la surface du liquide s'anima de violentes saccades. Progressivement, son bras se couvrit d'épaisses cloques brunâtres ; le sang semblait se figer noir dans ses veines sous sa peau translucide ; et, finalement, ses doigts se refermèrent sur la garde d'une épée. La lame, longue de près d'un mètre, était auréolée d'un faible halo de lumière blanche lorsque l'Homme la brandit. La Fleur se redressa lentement, ses deux poings serrés sur le pommeau d'ivoire finement ciselée, et fit face au minotaure, lequel se tenait prêt à passer à l'attaque. Les deux adversaires se jaugeaient patiemment, et, si le visage bestial du monstre exprimait une sauvagerie à peine maîtrisée, L'Homme, lui, semblait parfaitement concentré ; ses traits impassibles trahissaient toutefois la tension qui l'animait, et son regard bleu acier faisait écho aux yeux vermillons de son ennemi. Aussi véloce que dans son souvenir, le démon s'élança soudain, droit dans sa direction : la hache fila irrésistiblement, accompagnée d'un sourd vrombissement ; incapable de parer la puissance phénoménale du coup, l'Homme dévia d'extrême justesse l'arc étincelant qui visait sa poitrine. Il pivota instantanément, et, profitant d'une faille dans la garde du minotaure, l'embrocha proprement : l'épée transperça le côté du monstre et s'enfonça de toute sa longueur avec un raclement strident, lequel était couvert par le grognement sonore de la créature. Un sang aussi sombre que le jais s'écoula bientôt à gros bouillons depuis la plaie béante. Une fois qu'il eut retiré la lame de la blessure, l'Homme contourna lentement son adversaire, tandis que celui-ci, à genoux, hoquetait sporadiquement d'épaisses glaires noirâtres ; d'un unique revers de son arme, il le décapita. Un lourd silence régnait désormais sur la lande, qu'avait même désertée la plainte du vent. Durant ce qui sembla une éternité, la Fleur se tint, immobile, à contempler le corps du minotaure, comme s'il s'attendait à le voir prendre d'un instant à l'autre les traits du vieux pêcheur. Un sourire fugitif naquit sur les lèvres de la Fleur, dont les doigts desserrèrent leur emprise sur la garde de l'épée : la lame parut s'évaporer progressivement, comme emportée par les tourbillons de quelque insoupçonnable bourrasque. " - Oui, j'ai fait mon choix. " murmura-t-il, tandis qu'à nouveau sa vue était brouillée par les larmes. Et, aussi soudainement, il se mit à rire, d'un grand rire cristallin, d'un rire, où, pour la première fois depuis bien longtemps, ne perçait nulle mélancolie. Un nouvel espoir Les ombres mouvantes du crépuscule peuplaient la vieille cabane lorsque l'Homme revint à lui : à l'extérieur, le soleil disparaissait loin au-delà des flots, dans un scintillement d'oranges, de roses et de vermillons. Il sentait la douleur qui parcourait ses membres ankylosés ; un arrière goût métallique de sang imprégnait sa bouche, rendue pâteuse par la déshydratation. La Fleur se releva, esquissant une grimace de douleur comme il s'appuyait sur sa jambe blessée. Son regard fiévreux balayait les alentours, à la recherche de la silhouette familière de Furyk ; mais, dans la pénombre de la salle à manger, il fallut de longues minutes encore avant que, du pied, il ne butte sur la forme indistincte du vieillard. Le cadavre, étalé de tout son long dans un coin de la pièce, paraissait s'être détérioré de manière fulgurante au cours des dernières heures, et, quand l'Homme le souleva avec des gestes précautionneux, il le trouva aussi léger qu'un enfant. Curieusement, nul relent de putréfaction ne s'exhalait du corps : à la lumière du brasero, celui-ci, en réalité, paraissait presque momifié, et seul ses vêtements - une chemise blanche, laquelle avait fait plus que son temps déjà, et des pantalons de velours noir du même acabit - permettaient d'identifier sans doute possible le vieux pêcheur. La Fleur déposa un baiser sur le front de Furyk lorsqu'il l'étendit sur le lit de camp, et, se signant rapidement, psalmodia une prière muette. Le brasier crépitait jusque haut dans le ciel, en langues de feu sans cesses changeantes d'incarnat et d'or éclatant. La bâtisse brûlait des fondations au toit de chaume, lequel avait à présent complètement disparu ; une puissante senteur de pin se répandait dans l'air vif de la nuit. L'Homme, appuyé sur sa canne de fortune, se tenait debout devant la cabane, à bonne distance des flammes, où son regard se perdait en rêveries. Il portait une tunique de coton, du même blanc opalin que ses pantalons ; à son côté battait la gaine de sa rapière, dont l'acier chromé reflétait le chatoiement furieux de l'incendie. Sa chevelure de boucles blondes était désormais soigneusement peignée et coiffée en catogan ; son visage, rasé de frais, paraissait dix ans de moins que précédemment.. " - Merci, camarade. " les mots, à peine murmurés, étaient couverts par le tumulte du brasier. Quelle importance, après tout ? Ces paroles étaient destinées à un mort, qui n'avait déjà plus d'oreilles pour les entendre. " Je n'oublierai pas cette leçon. Merci pour cette deuxième chance qui m'est offerte, et puisses-tu en être témoin, je ne la gâcherai pas. Pour rien au monde. Merci, mon ami. Reposes-toi bien maintenant, et goûte cette paix que tu as tant attendue. Merci. " Un sourd craquement retentit lorsque la charpente céda aux assauts rageurs de l'incendie : une pluie d'étincelles peupla soudainement la nuit, pour aussitôt s'évanouir. Le feu ne s'éteignit qu'une fois l'aube venue, quelques heures plus tard : un panache épais de fumée s'élevait toujours au petit matin, mais de l'ombre écarlate, elle, aucune trace. Une nouvelle étape du voyage pouvait commencer... La tour blanche ! Les mains jointes dans le dos, Wallis contemplait de sa fenêtre le merveilleux édifice. Cette tour devait être centenaire... "Centenaire ?" Wallis se frappa le front (bien dégagé, car ses longs cheveux qu'il arborait du temps de sa jeunesse ne sont plus qu'un souvenir). Machinalement, il invoqua sa mugg, relique parmi les reliques. Une odeur de café emplit la pièce, il but une gorgée de son breuvage corsé comme d'autres boivent une bonne bière. Wallis songeur reposa sa mugg sur son bureau. Puis il se dirigea vers sa bibliothèque qui croulait sous le poids de vielles gazettes jaunies par le temps. ‘un amoncellement digne de la grande bibliothèque de Palanthas et des archives d’Astinus voir saga Dragon Lance) Ses doigts effleurant le papier et déjà les souvenirs remontaient à la surface, ses premiers pas d'entraîneur, son histoire, celle de ses glads, il devait rendre un hommage à ces années passées. Il prit une vielle plume couverte de poussière, il la trempa dans son encrier et griffonna quelques mots sur un parchemin, demain il irait déposer son papier pour qu’il soit publier dans la gazette. Il se remémora ses débuts d'entraîneur une équipe composée uniquement de femme qui devait surgir à Morya pour surprendre un groupe d'ami qui combattait dans cette aréne que j'ai vu naître. (répondant au doux nom d'AVENGERS OF GOD mais elle disparut dans les vapeurs de l'ambroasie) Voyant de nombreux amis entraîner des gladiateurs forts illustres, j'avais à mon tour mis le doigt dans l'engrenage. Je suivais les péripéties de mes amis dans l'aréne 16 Willaf la magnifique. Je fus désigné comme coordinateur d'une équipe, les finances n'étaient pas au beau fixe en cette époque reculée. Je venais d'envoyer sur le sable mon 1er glad. Un CV portant le nom de Nimitz qui mourut moins de 10 combats plus tard en aréne. Les 4 autres glads de cette équipe mythique : TRASH TEAM sont désormais à la tour blanche ou à NEXUS. Sous l’impulsion de mon cousin (qui prit le pseudo de Glorfindel et moi le peut-être présomptueux de Gandalf), je décidais de le rejoindre dans une équipe qu’il voulait créer à Morya, le paradis des offensifs en ce temps là. Les directs, brutaux et autre pourfs très offensifs dominaient facilement cette aréne qui était secouée par une lutte Chaos / Loi. C’est alors que je décidais d’engager un direct fort grand pour abréger les matchs grâce à ses dégâts : IMRAHIL. L’envie aidant, ( et les finances), nous avons avec Glorfindel poursuivit notre aventure à Willaf avec Krynn’s Men en hommage à la saga des lances dragons. Vint le temps du changement et de la vague autrichienne et le retour des limbes de ma 1ere équipe quasi 100 % féminine dont seule CARLINE et ELISABETH ont survécu. Les temps furent meilleurs et mes finances aussi pour envisager de créer une équipe à Monuntial, des entraîneurs comme Da Beast, L’ork Noir me vantant l’ambiance à nulle autre pareil avec des gazettes si longues et riches qu’on pouvait passer du temps à lire et relire les écrits. WALLIS but une nouvelle gorgée de café, repensant à cette époque bénie où il était à la fac avec du temps pour écrire réfléchir à des strats des défis, sans programme de création de glads qu’avec un instinct, du flair et des infos non vérifiéesà WILD WORD vit le jour avec ses 2 piliers Moonshadow et Sir d’ Arbanvil. Glorfindel mit fin à notre association ne pouvant supporter les frais , j’héritais alors de toutes les équipes et je fis migrer les équipes dans des arénes déficitaires pour redonner un peu de couleur à ses arénes. TOBIR et DULLENS furent les choix que je fit à cette époque. Il garda néanmoins 2 gladiateurs EARENDIL et FISTANDANTILUS . Le temps s’écoulait, je gérais mes gladiateurs, je partageais leur vie, leurs moments de joie et de tristesse. Mon cousin se décida à garnir des gazettes de sa prose et pour cela il créa une équipe qui vit le jour à MURSKA, les couleurs sinoples et pris le pseudo d’Agreste. Wallis posa sa mugg mélancolique la chute de RSE fut difficile à digérer. Mais maintenant l’espoir renaît Nexus ouvre ses portes une nouvelle fois, certains de mes glads sont promus, d’autres resteront à la tour blanche pour défendre fièrement leur chance même ceux qui n’ont pas le niveau et que des entraîneurs vont considérer comme des sacs d’entraînement, punching bull. Wallis reposa sa plume et appela un coursier pour lui remettre le parchemin. « Tu déposeras ce Gros plan à la gazette de La tour blanche et ce parchemin d’invitation à Eltrolll Jhon pour qu’il anime la grande fête que je vais donner pour le centenaire de cette aréne, va !